Dr Cottias - Opération / doigts Panaris ou Phlegmon d’un doigt
Panaris ou Phlegmon d’un doigt
Description et symptômes :
Le panaris est une infection de la pulpe d’un doigt ou périunguéal, le plus souvent consécutive à une inoculation par piqûre ou de survenue spontanée. Cette lésion initiale peut passer inaperçue.
La pulpe digitale est un espace cloisonné, constitué de logettes. L’augmentation de pression dans une de ces logettes va être extrêmement douloureuse.
L’évolution de cette infection peut se diriger vers la surface de la peau, c’est le cas le plus favorable. Lorsqu’elle diffuse en profondeur elle peut atteindre secondairement les autres structures, telles que l’articulation (arthrite), la gaine des tendons fléchisseurs (phlegmon), ou l’os (ostéite). Il faut traiter le panaris en urgence.
Le maître symptôme est la rougeur douloureuse, nocturne, pulsatile et insomniante. A ce stade, les signes généraux sont encore assez modérés (fièvre modérée, rarement des frissons).
Diagnostic :
Le diagnostic est donc clinique, devant la rougeur péri-unguéale, la douleur lancinante souvent insomniante, parfois avec fièvre et frissons ou une rougeur irradiée au bras suivant un trajet (« lymphangite ») ou vers un ganglion (« adénite »).
Traitement :
Quelle que soit sa localisation et son aspect, le traitement d’un panaris est une urgence chirurgicale.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale en ambulatoire (moins de 6-8 heures d’hospitalisation sauf complication).
Le chirurgien va pratiquer une excision complète de la peau et de la sous peau. En effet, une simple incision va se refermer et cicatriser trop rapidement entraînant une récidive.
Des prélèvements bactériologiques seront réalisés. Ils permettront d’identifier le germe et éventuellement de prescrire un traitement antibiotique adapté seulement dans les cas de récidive, de signes généraux (fièvre et lymphangite).
Evolution :
Il s’agit d’un intervention rapide réalisée en ambulatoire.
Le premier pansement est souvent volumineux. Il faudra le renouveler quotidiennement jusqu’à cicatrisation avec du tulle gras et de la Bétadine.
Complications possibles :
Elles sont essentiellement liées soit à la gravité de l’infection initiale soit aux "formes" traitées tardivement ou décapitées par des antibiotiques.
En cas d’ostéite, il est nécessaire de réaliser le curetage de l’os.
L’extension à une articulation inter-phalangienne distale (arthrite) nécessitera un lavage articulaire.
Dans les cas les plus graves, on peut aller jusqu’à l’amputation du doigt ; c’est pourquoi le traitement doit être le plus précoce possible.
La contamination de la gaine du tendon fléchisseur (phlegmon) entraîne une infection de la gaine du fléchisseur. Le risque est l’atteinte définitive et la nécrose du tendon fléchisseur.
L’atteinte de la matrice unguéale va se solder secondairement par une repousse plus ou moins anarchique de l’ongle qui peut être partielle, en bande ou totale selon l’atteinte initiale.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du doigt ou la décompensation d’un syndrome du canal carpien est possible et donne des douleurs persistantes du doigt opéré sans signe d’infection (« fausse récidive »).
Mots clefs :
Rougeur péri-unguéale – douleurs nocturnes - douleurs pulsatiles – gonflement - panaris - tourniole