Dr Cottias - Opération / poignet Rupture du Long Extenseur du pouce (Extensor Pollicis longus)
Rupture du Long Extenseur du pouce (Extensor Pollicis longus)
Description et Symptômes :
Il s’agit d’une rupture d’un tendon du pouce qui permet l’extension de la dernière phalange et la rétropulsion. Celle-ci entraîne des douleurs du pouce et du bord externe (ou radial) du poignet pouvant irradier à l’avant-bras, entrainant une gêne fonctionnelle importante (perte de l’ouverture de la main).
Cette rupture peut être spontanée (exceptionnelle), dans les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, Lupus…), ou après la prise de certains médicaments (les quinolones, les statines, les corticoïdes), ou post traumatique (fracture du poignet au niveau du tubercule de lister, ou extension contre résistance ou choc direct sur le poignet)
Diagnostic :
Lors de l’examen clinique, la palpation sur le bord externe du poignet met en évidence des douleurs en regard du tendon extenseur du pouce. Il existe parfois une tuméfaction ou une perte de relief sur le trajet tendineux (ancien).
La manœuvre spécifique consistant en une rétropulsion ou soulèvement impossible du pouce avec une main à plat sur une table confirme le diagnostic.
Il faudra rechercher des lésions associées (paresthésies des doigts à la pulpe, sur le territoire du nerf radial…), des signes de fracture du poignet ou du carpe, une arthrose/arthrite du carpe ou du poignet, une compression du nerf médian et du nerf cubital au coude à l’aide d’un électromyogramme dans les cas anciens.
Un bilan d’imagerie est réalisé systématiquement avec une radiographie standard (de face et de profil) à la recherche d’une éventuelle lésion osseuse.
Une échographie ou une IRM confirmera la rupture tendineuse si l’examen clinique n’est pas probant.
Traitement :
Le traitement est chirurgical.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale.
Il existe deux techniques principales : une reconstruction (greffe) par un autre tendon (petit palmaire principalement), ou un transfert de l’extenseur propre du 2 ème doigt (ou le tendon radialis si reconstruction de plusieurs tendons).
Le chirurgien réalise une incision transversale ou longitudinale à la base du 1 er métacarpien et sur le dos de la main à la base du 2 ème doigt pour récupérer l’extenseur propre du 2 ème.
Ensuite, on fait une suture tendineuse termino-terminale par fils en tendant le transfert.
Evolution :
L’hospitalisation est en ambulatoire. La mobilisation des autres doigts est immédiate tandis que le pouce et le poignet sont immobilisés en extension et rétropulsion du pouce pendant 21 jours. Un traitement anti-douleurs sera prescrit avec surveillance des pansements et rendez-vous de consultation avec le chirurgien.
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Complications :
Les plus fréquentes :
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Plus rarement :
Une infection profonde est possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection, ou de consommer des substances réprimandées.
Une atteinte nerveuse de la branche superficielle du nerf radial prise dans un tissu fibreux cicatriciel ou section de celle-ci est exceptionnelle. Par contre, une diminution de la sensibilité sur le dos du pouce peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines.
Une décompensation d’un canal carpien et d’un syndrome du nerf cubital au coude peut survenir et engendrer en post opératoire des douleurs importantes, invalidantes pouvant simuler une algoneurodystrophie (intérêt de l’EMG et de l’infiltration test aux corticoïdes en pré opératoire).
Autres : syndrome de loge, plaie artério-veineuse, pyoderma gangrenosum
Mots clefs :
Tendinite – Rupture de l’extenseur du pouce - Transfert tendineux - Transfert de l’extenseur propre - Perte extension ou rétropulsion du pouce - Canal Carpien - Nerf radial