Dr Cottias - Opération / genou Arthrose genou (gonarthrose) : Prothese totale ou prothèse partielle du genou
Arthrose genou (gonarthrose) : Prothese totale ou prothèse partielle du genou
Anatomie :
L’articulation du genou est constituée de la partie basse de l’os du fémur (le condyle fémoral) et de la partie haute du tibia (le plateau tibial), ainsi qu’un petit os rond placé en avant du genou, la rotule, maintenue par le muscle de la cuisse, le quadriceps. Il y a également dans cette articulation un revêtement souple (le cartilage) qui recouvre les os et leur permet de glisser les uns contre les autres.
Cette articulation est entourée d'une enveloppe de tissu fibreux, la capsule, renforcée par des ligaments et recouverte à l'intérieur d'une très fine membrane : la synoviale qui produit un liquide, le liquide synovial. Ce liquide sert de lubrifiant et réduit le frottement et l'usure de l'articulation.
Le genou comporte trois zones de glissement ou compartiments, le compartiment interne (fémoro-tibial interne) le compartiment externe (fémoro-tibial externe) et le compartiment fémoro-patellaire (fémur-rotule).
L’articulation du genou est soumise à de nombreuses contraintes. Le poids du corps, les traumatismes, le vieillissement peuvent user les cartilages du genou et provoquer l'arthrose.
Description et Symptômes :
Le genou est douloureux et raide. Les douleurs peuvent se situer en dehors, en dedans ou en avant du genou selon les endroits où le cartilage est usé. Progressivement les douleurs et la raideur s’accentuent. Elles sont invalidantes, empêchent de rester debout très longtemps et le périmètre de marche se réduit. De ce fait, les muscles du genou s’affaiblissent et cela risque de perturber les autres articulations qui ne peuvent plus travailler correctement : le genou opposé, la hanche, la colonne vertébrale, la cheville… et la marche est de plus en plus difficile.
Diagnostic :
Le diagnostic d’arthrose est confirmé par l’examen clinique : l’intensité des douleurs, le jour, la nuit, la raideur, le périmètre de marche diminué, les difficultés à se mouvoir.
Des radiographies standards sont réalisées. Elles permettent de visualiser le pincement articulaire des deux os dû à l’usure d’un ou plusieurs compartiments du genou. Elles permettront de calculer l’axe du membre (pangonogramme bipodal) afin d’évaluer l’importance de la correction à apporter et de calculer la zone de coupe de façon précise avant l’opération. Un arthroscanner ou une IRM peuvent compléter le bilan.
Avant l’intervention, un bilan dentaire, ORL et urinaire sera fait afin de dépister une éventuelle infection qui devra être traitée avant l’acte opératoire, pour éviter au maximum une infection de la prothèse.
Traitement :
Des traitements médicaux permettent de lutter contre les douleurs et l’inflammation. Certains médicaments chondroprotecteurs semblent protéger le cartilage et ralentir l’évolution de l’arthrose. Une Infiltration locale de corticoïdes ou une viscosupplémentation par acide hyaluronique (Synvisc one (R) peut être réalisée pour soulager les douleurs, ainsi qu’une rééducation.
En cas d’échec de tous les traitements médicamenteux et d’une rééducation bien conduite, un traitement chirurgical sera proposé pour soulager les douleurs, stopper l’évolution arthrosique et retrouver une bonne autonomie. On réalisera alors une arthroplastie de genou.
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée à la face antérieure du genou de taille adaptée selon les cas. Les surfaces articulaires sont recoupées (fémur, tibia et parfois rotule) à l’aide d’une instrumentation chirurgicale spécialement développée pour la prothèse de genou.
La prothèse peut être fixée dans l’os par impaction (prothèse sans ciment) ou avec du ciment (prothèse cimentée) au libre choix du chirurgien.
A la fin de l’intervention, un drain est laissé en place permettant d’évacuer l’hématome. Le drain sera gardé quelques jours. Une attelle de genou amovible est parfois mise en place.
Evolution :
Le lever et l’appui sur le membre sont autorisés dès le lendemain sauf avis contraire du chirurgien. Le genou est placé dans une machine de rééducation (arthromoteur de type Kinetec) permettant de récupérer une bonne flexion-extension. La flexion peut être limitée dans certains cas par le chirurgien.
Afin d’éviter les phlébites, un traitement anticoagulant est prescrit pendant plusieurs semaines ainsi que des bas de contention.
Après quelques jours d’hospitalisation, votre chirurgien autorisera votre sortie avec les ordonnances de soins nécessaires (pansement, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie). Vous serez revu en consultation avec des radiographies. La rééducation doit être poursuivie impérativement, avec un kinésithérapeute ou en centre de rééducation.
La marche est protégée par des béquilles et une attelle pendant environ 30 jours.
Complications :
Les plus fréquentes :
La phlébite peut survenir en dépit du traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire.
L’hématome : comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle tout seul, il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
La raideur du genou : la cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion.
Si cela se produit dans les semaines qui suivent l’opération, une mobilisation du genou sous anesthésie peut être proposée, pour libérer les adhérences.
Plus rarement :
L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
L’infection est une complication rare mais grave. Elle peut survenir même très longtemps après la chirurgie et peut provenir d’une infection à distance du genou, comme une infection dentaire ou urinaire. Une infection sur la prothèse peut conduire à une nouvelle chirurgie. Il faudra donc surveiller attentivement, traiter les infections toute votre vie et prendre bien soin de votre peau en évitant toute plaie qui constituerait une porte d’entrée pour les bactéries.
Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation ou de consommer des substances réprimandées, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Le descellement prothétique : la prothèse peut ne pas être acceptée par l’os et bouger. Une reprise chirurgicale sera nécessaire.
Autres : syndrome de loge, plaie artério-veineuse, luxation, pyoderma gangrenosum…
Mots-Clefs :
Arthrose de genou - Prothèse totale de genou – pangonogramme - Prothèse unicompartimentale