Dr Cottias - Opération / main Lésions ou section des tendons fléchisseurs de la main
Lésions ou section des tendons fléchisseurs de la main
Causes :
Il peut s’agir d’un traumatisme par section (plaie), par traction ou contusion entrainant une rupture tendineuse.
Description :
Les tendons des doigts ont pour fonction l’extension du poignet ou des doigts (rétropulsion et opposition pour le pouce) et la flexion du poignet ou des doigts.
LESION DES TENDONS FLECHISSEURS
LESION DES TENDONS EXTENSEURS
Un tendon sectionné, ou paralysé (par section nerveuse associée), de manière générale, ne se régénère pas de lui-même. La tension existante dans le tendon provoque la séparation des extrémités sectionnées, parfois de plusieurs centimètres. Ce phénomène est plus vrai pour les tendons fléchisseurs au niveau des doigts et de la main, que pour les tendons extenseurs. Sans intervention chirurgicale, il n'est pas possible de recouvrer la mobilité perdue.
Toute plaie de la main doit être considérée comme une tendino-nerveuse ou articulaire jusqu’à preuve du contraire. Une exploration chirurgicale s’impose.
Diagnostic :
L’examen clinique est essentiel et permet de faire le diagnostic : déficit de flexion ou d’extension soit complète soit partielle. Un bilan d’imagerie peut être demandé (radiographie standard pour rechercher un corps étranger, voire une IRM pour les lésions anciennes).
Traitement :
Il est chirurgical et indispensable.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.
Celle-ci consiste à suturer les 2 tendons (point en cadre ou pulver-taff), qui doivent ensuite coulisser dans une gaine étroite. Parfois, des paquets vasculo-nerveux interdigitaux sont aussi sectionnés et nécessitent également une suture.
Il existe différentes techniques de suture des tendons fléchisseurs et selon le type de lésion, la technique de réparation ou de reconstruction varie. On est obligé parfois à faire une suture en 2 temps pour préparer une greffe (mise en place d’une tige en silastic ou conformateur de tendon ou tige de hunter) quand la perte de longueur du tendon est trop importante voire un transfert de tendon.
Cette réparation pourra être protégée par le port d’une attelle et un protocole de rééducation bien défini sera établi.
Evolution :
L’hospitalisation est le plus souvent en ambulatoire. L’immobilisation est systématique, surtout dans les transferts ou section nerveuse associée, en fonction de l’importance des lésions et du type d’intervention chirurgicale ou du traumatisme associé (type de suture et qualité des sutures). Un protocole de rééducation sera défini, et parfois une auto-rééducation est seulement nécessaire pour retrouver la mobilité.
Complications :
Les plus fréquentes :
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Risque d’échec de la suture :
Elle peut se produire généralement au début du traitement, car le tendon est très vulnérable à ce stade de la guérison. Il est possible que le patient ressente un "claquement" lorsque la réparation cède ou qu'il remarque simplement que le doigt n'est pas fléchi comme auparavant.
L’infection profonde est possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer ou de consommer des substances réprimandées pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Le tendon adhère à ce qui l'entoure et ne glisse pas dans son tunnel.
La formation d'une cicatrice au niveau de la zone de réparation du tendon est une étape normale du processus de guérison. Toutefois, dans certains cas, la cicatrisation peut rendre très difficile la flexion et le redressement du doigt. Une kinésithérapie de la main plus poussée peut se révéler nécessaire. Si la kinésithérapie n'apporte aucune amélioration, une opération visant à libérer le tendon des adhérences (ténolyse) peut améliorer la mobilité, mais il se peut que celle-ci ne soit pas entièrement recouvrée.
Risque de névrome sur la cicatrice entrainant douleurs, et pouvant nécessiter une plastie secondaire ou un simple traitement anti-inflammatoire.
Risque de ré intervention pour transfert tendineux suite à la rupture d’un tendon ou plastie secondaire.
Une décompensation d’un canal carpien et d’un syndrome du nerf cubital au coude peut survenir et engendrer en post opératoire des douleurs importantes, invalidantes pouvant simuler une algoneurodystrophie
Autres : syndrome de loge, raideur, pyoderma gangrenosum…
MOTS-CLEFS :
Section Fléchisseur- Section extenseur- Greffe tendon - conformateur de tendon - tige de hunter