Dr Cottias - Opération / main Kyste poignet, doigt et kyste mucoïde
Kyste poignet, doigt et kyste mucoïde
Définition et Symptômes :
Il s’agit d’une tuméfaction d’origine articulaire pour le kyste essentiel, qui se développe dans le tissu conjonctif fibreux.
Les kystes articulaires représentent 60% des tumeurs de la main. Ils sont le plus souvent dorsaux (dos de la main, radio carpien) ou antérieur (gouttière du pouls). Ils apparaissent parfois après un traumatisme ou un effort de soulèvement.
Les kystes mucoïdes sont le plus souvent situés en distal sur la troisième phalange à la base de l’ongle (avec une éventuelle déformation unguéale).
Diagnostic :
Il s’agit d’une tuméfaction du poignet parfois translucide. Au niveau du doigt, il peut s’y associer une croûte ou une fistule.
Une radiographie standard est le plus souvent normale mais permet d’éliminer un kyste d’origine arthrosique. Une échographie voire une IRM peuvent être utiles pour compléter le bilan et éliminer une tendinite associée voire une rupture tendineuse (maladie inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde).
En cas de kyste douloureux ou de douleurs associées même déportées, il faudra rechercher une compression du nerf médian au poignet (douleur du poignet irradiant à l’épaule) et une compression du nerf cubital au coude (douleur du coude) par un EMG ou un test aux corticoïdes.
Traitement :
L’abstention est la règle, car l’évolution naturelle se fait le plus souvent vers la disparition en passant par des périodes d’augmentation de volume (Dr Glicenstein).
En cas de traitement chirurgical, l’intervention est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.
Le chirurgien réalise une incision transversale ou sinueuse.
L’intervention consiste en une exérèse de la tuméfaction. Un examen anatomo-pathologique sera demandé pour confirmer la nature de la tumeur bénigne (prolifération de tissu conjonctif).
En cas d’arthrose associée (kyste mucoïde), on fera une arthrodèse IPD par vis ou broches.
Evolution :
L’hospitalisation est le plus souvent ambulatoire.
La mobilisation des doigts est en générale rapide mais une attelle transitoire peut être posée (en particulier pour les kystes du poignet pour éviter les récidives). La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle seront indiqués au cas par cas par le chirurgien.
Complications :
Les plus fréquentes :
Il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
La récidive après cure chirurgicale : selon les séries, elle peut survenir dans 30% des cas. Elle n’est pas forcément à la même localisation anatomique.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles
Plus rarement :
L’infection profonde est possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il est fortement déconseillé de fumer ou de consommer des substances réprimandées, pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Une atteinte nerveuse de la branche superficielle du nerf radial prise dans un tissu fibreux cicatriciel ou section de celle-ci, est exceptionnelle. Par contre, une diminution de la sensibilité sur le dos du pouce peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines.
Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. Une diminution séquellaire de la mobilité du doigt est plus rarement observée, fonction de l’état du tendon, de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles.
Une décompensation d’un canal carpien et d’un syndrome du nerf cubital au coude peut survenir et engendrer en post opératoire des douleurs importantes, invalidantes pouvant simuler une algoneurodystrophie (intérêt de l’EMG et de l’infiltration test aux corticoïdesen pré opératoire).
Autres : syndrome de Loge, plaie artério-veineuse, pyoderma gangrenosum…
Mots clefs :
Kyste articulaire - Kyste mucoïde - Canal Carpien- arthrose de doigt-grosse articulation