Dr Cottias - Opération / doigts Blocage de doigt : doigt à ressaut, ou doigt à ressord
Blocage de doigt : doigt à ressaut, ou doigt à ressord
Description et Symptômes :
Le doigt à ressaut ou à doigt à ressort (décrit par le Dr Nelaton chirurgien Français, au 19 ème siècle) est un doigt qui se bloque lorsqu’il est fléchi. Il s’agit d’une inflammation des tendons fléchisseurs au niveau du doigt entrainant un épaississement des tendons, (synovite, ténosynovite voire kyste). En cas d’épaississement, il existe un conflit entre la gaine (poulie) et les tendons qui ne peuvent plus coulisser. Il existe comme premier symptôme un accrochage matinal, indolore du doigt. Ce conflit devient plus fréquent dans la journée, avec blocage douloureux et parfois une gêne fonctionnelle importante. Le doigt peut rester bloquer et nécessiter l’autre main pour le débloquer. Dans un stade très avancé, soit le doigt reste bloqué en flexion, soit le doigt ne parvient plus à être fléchi. Le pouce, le majeur et l’annulaire sont les doigts les plus fréquemment touchés.
Diagnostic :
L’examen clinique permet souvent de palper un accrochage douloureux, une synovite (crissement sous le doigt) et parfois un kyste.
Une radiographie pourra être utile pour éliminer une autre cause (arthrose).
Une échographie voire une IRM seront éventuellement réalisées pour confirmer le diagnostic.
Il faudra rechercher en cas de douleurs associées une compression du nerf médian ou du nerf cubital par la réalisation d’un électromyogramme ou d’un test diagnostic à l’Altim.
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Traitement :
Un traitement médical dans les formes débutantes peut être initié avec éventuellement une mise au repos, un traitement anti-inflammatoire local ou général, mais surtout une infiltration locale de corticoïdes.
Ce n’est qu’après échec du traitement médical ou si le blocage est sévère qu’un traitement chirurgical sera proposé.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale.
Le chirurgien réalise une incision transversale ou sinueuse sur le doigt. L’intervention consiste en une ouverture de la poulie A1 du tendon qui est à la base du frottement tendineux, avec soit élargissement soit résection de celle-ci. Une ténosynovectomie est souvent nécessaire pour enlever l’inflammation de la gaine du tendon.
Evolution :
Il s’agit d’une intervention rapide réalisée en ambulatoire.
La libération d’un doigt à ressaut est très efficace avec souvent disparition immédiate du ressaut. La mobilisation des doigts et du poignet est immédiate pour lutter contre une tendance au flexum. On obtient une totale récupération le plus souvent en quelques semaines Les récidives ne sont pas exceptionnelles car l’inflammation peut persister ou la poulie peut repousser.
Complications :
Les plus fréquentes :
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Plus rarement :
L’infection profonde est possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il est fortement déconseillé de fumer, ou de consommer des substances réprimandées pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
La récidive est possible.
La rupture du fléchisseur superficielle est rare.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du doigt concerné pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci, est rare. Par contre, une sensation moindre sur le doigt opéré peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire.
Une diminution séquellaire de la mobilité du doigt est plus rarement observée, fonction de l’état du tendon, de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles.
Une décompensation d’un syndrome du canal carpien et/ou du nerf cubital au coude sont possibles et donnent des douleurs diverses et variées pouvant prendre l’aspect d’une algodystrophie.
Autres : syndrome de loge, plaie artério-veineuse, pyoderma gangrenosum…
Mots clefs :
Blocage des doigts en flexion – doigt à ressort - doigt à ressaut - synovite des fléchisseurs - poulie A1.